Dialogue œcuménique à Carcassonne — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dialogue œcuménique à Carcassonne

Publié le 14/10/2025
Vendredi 10 octobre 2025, le groupe œcuménique de Carcassonne a réuni à Notre-Dame de l’Abbaye un large public pour une table ronde sur le thème : « Comment les trois grandes confessions chrétiennes pensent et vivent l’Église ». Autour de Mgr Bruno Valentin, Michel Bertrand, Sandrine Caneri et le Père Paul du Patriarcat orthodoxe de Roumanie, cette rencontre a offert un bel espace de dialogue et de partage entre catholiques, protestants et orthodoxes. Sylvie nous livre un résumé de cette rencontre.

De passage dans la région, j’ai été invitée par des amis à la table ronde organisée par leur groupe oecuménique.
Quatre petites conférences ont eu lieu, suivies d’un temps de questions-réponses. Dans l’ordre :

Une prise de parole du Père évêque catholique Mgr Bruno Valentin, qui a exprimé sa grande joie de ce dialogue. Partant de plusieurs prises de positions des papes successifs, il a mis l’accent sur l’égalité du peuple catholique de par le baptême des membres, tous unis dans l’Eucharistie, « source et sommet de la vie ecclesiale. » Nous, peuple de Dieu, ne sommes pas ses « propriétaires », mais sa propriétté.

Nous lui appartenons, nous sommes errants et voyageurs, en marche vers le Royaume.
Sensible à l’unité des chrétiens, il a déclaré : « Nous n’avons pas le choix ; c’est Jésus lui-même qui nous appelle à cette unité. »

Le pasteur et théologien protestant a tenu des discours qui m’ont surprise et intéressée : il a fait la distinction entre l’Église invisible, que Dieu seul connaît et qui correspond à sa volonté, et l’Église visible, peuplée de pécheurs, comme chacun sait, donc perpétuellement à réformer.


Il semblait très ouvert, disant que n’importe qui, à condition de croire vraiment à la Présesnce du Christ dans le pain et le vin, pouvait communier avec eux.
Le plus important, pour son Eglise, est, à ce que j’ai retenu, la fidélité et l’annonce de la Parole, et en même temps, la conviction d’avoir toujours à nous remettre en question dans nos actes : autour de nous, les hommes ont une soif spirituelle : cherchons à les rejoindre.

Quant aux deux théologiens orthodoxes, ce qu’ils ont dit était très beau : la présence de l’Esprit- Saint qui vient habiter en nous et nous remplir d’amour, de lumière… L’importance de l’Église où l’on se fortifie et se fait grandir les uns les autres dans la foi. L’Église est une fenêtre sur le monde invisible. Le Seigneur veut faire de nous des êtres humains à part entière, c’est-à-dire des saints. Mais il était plus intransigeant : « ceux qui ne partagent pas notre foi ne peuvent pas communier avec nous ». Cela avait le mérite de la clarté !

La théologienne orthodoxe, reprenant ce qu’avait dit le prêtre, a souligné que toute prière était précédée de l’invocation « O Roi céteste Consolateur... », appel à l’Esprit Saint sans qui nous ne pouvons prier ; elle insiste : « « L’Église a été plantée dans le monde comme un Paradis. » Nous ne pouvons pas nous passer de l’Église, avant-goût du Paradis et paradis déjà commencé. Elle est plus grande, plus vaste que la simple assemblée des croyants. Elle est animée par l’Esprit, et l’Esprit est vérité.
Elle a terminé en invitant à ce qu’on partage la prière des uns et des autres, comme chemin pour mieux se connaître et se comprendre, et aussi comme expérience de l’autre qui peut changer notre regard et nous enrichir d’une autre vision.

Sylvie Ducass