Diocèse de 
Hommage au Père André Vergnes
Publié le 16/06/2025Homélie du Père André Gils
André VERGNES 22 nov 1946 - 13 juin 2025
Alors qu'il assurait encore avec dynamisme plusieurs services au sein du diocèse, nous étions bien conscients qu'André n'avait pas une santé de fer, mais sa mort soudaine nous laisse tous sous le choc. Au moment où nous l'accompagnons pour sa dernière Pâque, quelle relecture pouvons-nous faire de son intense vie et pour ma part de ce compagnonnage pendant de longues années avec des souvenirs communs ?
André, un homme de ce monde et de contact.
A l'exemple de Jésus, il aimait les contacts avec toute personne, savait aussi mettre en relation, il n'hésitait pas à entamer la conversation. Il n'était pas "taiseux".Curieux de tout sauf du monde de l'informatique (il n'était pas sur les réseaux sociaux) il était cependant au courant et s'intéressait à beaucoup de réalités humaines, de la politique (imbattable sur les pronostics électoraux locaux) jusqu'aux résultats de foot, de rugby ou d'athlétisme jusqu'à être pris en photo avec Colette Besson médaillée d'or aux J.O. de Mexico.
Il avait bien réalisé que les "joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps… sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ" (Vat II, LG 1).
André, un prêtre, un pasteur disponible, fidèle à son oui initial voilà 51 ans.
A l'appel de nos évêques successifs, il a toujours répondu favorablement aux missions qui lui étaient proposées. La palette des responsabilités qu'il a eues en est l'illustration. D'abord dans la pastorale des jeunes (comme formateur au petit séminaire NDA, les camps Vocations inter-jeunes, l'Action Catholique des enfants, le service de la catéchèse), puis ce sera l'aumônerie du mouvement CMR, les migrants, la mission de la mer, le tourisme, le catéchuménat. Il sera aussi vicaire épiscopal des Corbières et délégué à la vie religieuse. Pour finir ces dernières années, prêtre référent aux soins palliatifs, prêtre accompagnateur des équipes du Rosaire… et je ne les cite pas tout.
Autant de oui prononcés dans la certitude qu'il répondait à la volonté de Dieu dans sa vie et que ce Dieu serait toujours avec lui. "Notre Père, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite", "N'ayez pas peur, je suis avec vous jusqu'à la fin des temps".
André, un prêtre, un pasteur conciliaire.
A travers ses responsabilités paroissiales (EAP, CPS) et en Action Catholique (CMR, ACE), c'est une Eglise, peuple de Dieu (laïcs, religieux prêtres) qu'il construisait, une Eglise déjà synodale. Une Eglise attentive aux réalités humaines incarnée et non une Eglise hors-sol. Une Eglise qui relit cette vie à la lumière de la Parole de Dieu, pour y contempler les fruits de l'Esprit-Saint. Une Eglise qui s'engage pour la construction d'un monde juste et fraternel prémices du Royaume de Dieu. Il avait pris à son compte ce passage du décret conciliaire sur l'apostolat des laïcs :"A tous les chrétiens incombe la très belle tâche de travailler sans cesse pour faire connaître, accepter et vivre le message du Christ par tous les hommes sur toute la terre".
André, un prêtre, un pasteur membre de la fraternité sacerdotale dominicaine.
Toute cette vie était colorée par l'esprit de saint Dominique. Cette fraternité sacerdotale dominicaine l'encourageait, le soutenait dans une vie apostolique plus parfaite. Par la contemplation de la miséricorde de Dieu sans borne, la prière fervente et la pauvreté volontaire (il n'a jamais eu de poste de télévision) André, en enfant de Montréal, proche de Prouilhe, rejoignait le charisme de saint Dominique pour annoncer à ceux qu'il rencontrait la joie de l'Evangile et aussi à la suite de saint Paul qu'il n'y a pas à être abattu face à la mort comme ceux qui n'ont pas d'Espérance.Demain samedi, il devait participer à Bram (dont il a été curé pendant 5 ans) au rassemblement diocésain des équipes du Rosaire dont il était l'accompagnateur diocésain. Marie ne lui en a pas laissé le temps. Au soir de la fête de Marie, mère de l'Eglise, elle est venue le prendre pour le conduire auprès de Celui qu'il a aimé et fait aimer. Rendons grâce à Dieu pour ces 51 ans de ministère intense vécu parmi nous, vécu avec nous, vécu pour nous. Soyons sûrs que le Christ l'a accueilli en lui disant : "Viens, bon et fidèle serviteur, rentre dans la joie de ton maître".