Donnons la Parole aux jeunes du diocèse — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

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Donnons la Parole aux jeunes du diocèse

Publié le 15/03/2021
En cette période de crise sanitaire, de nombreux jeunes engagés au sein de la pastorale des jeunes, mais aussi dans le diocèse, ont souhaité partager quelques mots avec Sr Marista sur leur implication diocésaine.
Julie

Tout d'abord, je tiens à dire que la crise sanitaire à laquelle nous faisons face aujourd'hui à changer mon rapport avec l'église.  Il y a encore quelques mois, aller à l'église le dimanche était une modalité.  L'interdiction de se rendre à l'église à réveiller le sens profond, la grâce, et la chance que nous avions de pouvoir rencontrer le Seigneur.  J'ai une pensée aussi pour tous les prêtres et autres consacrés qui ont débordé d'imagination pour nous permettre d'assister aux messes et autres via les réseaux sociaux. Ça a été un grand soutien pendant le confinement. 

Aujourd'hui, je pense que ce qui me manque le plus, c'est du lien, de la communication, de pouvoir échanger . "L'apéro di'vin" et autres activités comme "marche en ma présence " étant en pause, on se retrouve un peu seul.  Les églises sont bien sûr ouvertes, mais le couvre-feu nous isole souvent de par nos horaires de travail. Les réseaux sociaux sont censés nous rapprocher, mais on sait très bien que ce n'est que du virtuel.  S'engager dans une entreprise demande du courage, car on ne sait pas de quoi demain sera fait. 

Je pense que nous avons besoin de concret, de réel et d'encouragement, quelque chose qui nous implique personnellement.  Comme un Appel à une grande neuvaine pour les chrétiens du diocèse ou une action commune pour tous, ou peut-être des petites vidéos d'encouragement pour nous rappeler que nous ne sommes pas seuls et que le découragement est un péché. 

 

Manon

Pour ma part mon engagement en tant que jeune dans le diocèse remonte 3 années en arrière. 

Lors de mon année de 3e, c'est-à-dire dans les mois qui ont suivi ma confirmation je n'ai pas voulu que mon chemin de foi et que mes années de catéchisme s'arrêtent. Je ne voulais pas être une croyante lâchée dans la nature.  Pour cela j'ai continué d'aller à l'aumônerie puis j'ai participé à l'encadrement des jeunes, c'est-à-dire lors des soirées d'aumônerie, mais aussi lors de week-end diasporas. 

Ce sont des activités qui m'ont permis de continuer à apprendre, autant dans la religion que des notions d'animation et d'encadrement.  En même temps j'ai commencé le scoutisme, un peu sur le tard, mais qu'aujourd'hui je suis très contente d'avoir vécu. J'ai pu participer à des rencontres, rendre des services, voyager, participer à des messes, et surtout à apprendre la notion de vivre ensemble.  Ces activités sont très formatrices, elles aident à mûrir, à devenir autonome, à prendre confiance en soi, mais surtout à nouer des amitiés qui durent. Ce qui me plairait de trouver si je devais revenir après mes études c’est je pense qu'une soirée en semaine sur le modèle de la messe des jeunes avec des thèmes, débats, intervenants, de temps en temps des louanges que ce soit varié et qu'il y en ait pour tous les goûts.

 

Yann

Quelques lignes par rapport à ma propre expérience quand je suis arrivé dans l’Église. Je trouve ça bien de faire appel aux jeunes pour les impliquer lors des messes. C’est ce que j’ai pu vivre lors de mon arrivée à Ginestas. Faire une lecture, s’occuper des paniers de quête, leur proposer de servir à l’autel. Cette participation contribue à nous intégrer dans la paroisse. 

Si je peux faire une proposition, c’est d’organiser quelque chose pour que les jeunes du diocèse puissent se rencontrer. Parfois, il m’est arrivé d’aller à la messe sur Narbonne et je vois des jeunes qu’y participent et je me dis que cela serait bien qu’on les rencontre avec les jeunes de notre paroisse. Nous ne sommes pas si loin, mais pourtant nous ne nous connaissons pas du tout.

En ce qui concerne les jeunes au sein de nos églises, j’encourage les paroisses à les faire participer à ces diverses missions à effectuer lors des messes (faire une lecture au micro, distribuer les feuilles de chants aux paroissiens, s’occuper des paniers de quête, servir à l’autel…). Tous ces services qu’ils pourront accomplir faciliteront et favoriseront leur intégration dans la communauté.

Il me semble aussi important d’organiser une grande rencontre entre les jeunes catholiques de notre diocèse. Découvrir les initiatives portées par la jeunesse au sein des paroisses, permettre aux jeunes de présenter leurs idées pour faire connaître le Christ et son message, les aider à comprendre de quelle(s) manière(s) ils peuvent aider l’Église dans sa mission… Tous ces points et d’autres pourraient être abordés dans un événement réunissant toute la jeunesse de notre diocèse.

Océane

Personnellement, ma place en tant que jeune dans la communauté chrétienne est importante. 

Elle a des effets positifs comme négatifs, commençons par le meilleur, ce qui me rend heureuse, ce sont avant tout les messes des jeunes, quand les anciens viennent nous féliciter de nos voix, instruments et qu’ils nous encouragent, j’ai envie de continuer et donner encore plus pour l’église. Petit à petit, on nous passe le flambeau. 

J’aime énormément, les camps diaspora, ils permettent de faire de nouvelles rencontres, avec jeunes et moins jeunes, cela nous donne une source de joie. J’aide également de temps en temps aux louvettes, ce sont les joies, les prières, les louanges, les sourires, les partages, que du bonheur pour moi ! 

Le seul bémol, c’est que parfois, on ne veut pas tellement laisser place aux jeunes on nous dit de faire des chants « traditionnels » « plus adaptés » je trouve ça très dommage, mais Gloire à Dieu, cette personne, est seule, à nous avoir fait cette remarque, pour le reste de la communauté, nous sommes « l’énergie » « l’amour » et « la joie ».  Je suis très heureuse, de vivre ces missions, en étant entouré de personnes bien intentionnées et ouvertes d’esprit, je remercie tout particulièrement France, sœur Marista, père Thibault et père Pascal, avec qui sans eux, je ne serais peut-être pas à être autant investi auprès des jeunes. 

 

Guillaume

Un chrétien isolé est un chrétien en danger. Cette phrase, de nombreux catholiques l'on déjà entendue et il est arrivé à certains d'en faire la pénible expérience. Nous vivons dans un diocèse plutôt rural avec des paroisses aux territoires parfois très étendus et où la moyenne d'âge des chrétiens investis dans l’Église est élevée. Les aumôneries ont toujours joué un rôle efficace pour le rassemblement et l'engagement des jeunes encore dans les études. Mais pendant longtemps, les jeunes adultes du diocèse, déjà entrés dans la vie professionnelle, rencontraient souvent des difficultés pour faire connaissance et parler de leur foi avec des personnes de la même génération. Ils étaient contraints de se déplacer assez loin et parfois hors du diocèse afin de participer à des temps de partage spécialement organisés pour leur tranche d'âge. En 2017, pour répondre à cette attente, deux amies, Cécile et Maribé, ont lancé l'Apéro Di'Vin. Ces soirées qui ont lieu plusieurs fois par an offrent des moment à la fois conviviaux et spirituels autour du vin et du divin. Souvent organisées dans des domaines viticoles, elles sont itinérantes et se déroulent à chaque fois dans une paroisse différente. Ouvert à tous, chrétiens ou non, l'Apéro Di'Vin offre à ceux qui le désirent la possibilité de discuter autour d'un thème présenté la plupart du temps par un prêtre. Si les sujets abordés sont variés, ils s'appuient toujours sur la réalité de notre quotidien dans le monde et nous amènent à réfléchir sur notre relation à Dieu ainsi que sur nos repères spirituels et moraux. J'ai été sollicité peu après le lancement de l'Apéro Di'Vin pour rejoindre l'équipe organisatrice (qui compte entre 4 et 8 personnes) et cet engagement m'a permis de mûrir dans ma foi. Nous nous répartissons les tâches entre la programmation des soirées, la communication, l'animation et la logistique. De belles amitiés se sont formées grâce à l'Apéro Di'Vin. Peut-être même que certains non-croyants simplement venus à une soirée par curiosité sont repartis avec une parole qui a touché leurs cœurs et les amène aujourd'hui à s'ouvrir à la présence de Jésus-Christ dans leurs vies.

En parallèle, d'autres belles initiatives ont vu le jour telles que les randos chrétiennes « Marche en Ma Présence », des soirées de louange ou bien encore des groupes de prière. L'épidémie de coronavirus et les interdictions de rassemblement ont mis des freins voire ont suspendu le déploiement de ces actions in situ. Mais le désir de les voir repartir de plus belle semble grand parmi les jeunes professionnels du diocèse car elles jouent un rôle important dans la vie de l’Église et son avenir au niveau local. Aujourd'hui l'évangélisation des jeunes par les médias numériques, notamment au moyen d'Internet, connaît un fort développement mais elle ne peut se passer d'actions sur le terrain qui encouragent chacun a réellement cheminer avec l’Église.

Sr Marista

Dans la mission qui m’a été confiée, j’ai pu aller à la rencontre des jeunes étudiants et jeunes professionnels du diocèse. Cette présence pastorale m’a fait toucher du doigt les réalités propres aux jeunes et partager les aspirations, les questionnements et les besoins qui les habitent. 

La pastorale des jeunes est d’une importance capitale car il est ce cadre qui leur permet de se rencontrer, de partager des moments de convivialité, de prière et d’échanges en vue d’approfondir leur foi et d’être les vrais acteurs de leur vie. C’est une expérience à approfondir d’autant plus ces jeunes arrivent à toucher des personnes qui pour diverses raisons ne fréquentent pas forcément nos assemblées dominicales.

Les grands jeunes du diocèse ont des réalités très variées et des sensibilités ecclésiales différentes voir très différentes. C’est un défi pour la pastorale des jeunes. Nous avons à prendre cela en compte dans nos propositions pastorales afin de pouvoir rejoindre chacun là où il est.

Ces deux dernières années, j’ai vécu une expérience pas du tout facile dans ma charge mais je garde confiance que nous réussirons à déployer une pastorale qui engagera tous les acteurs auprès des jeunes. Il est plus que nécessaire pour nous de créer des liens plus forts au sein de nos différentes paroisses afin d’être en mesure d’aider les jeunes à se retrouver et à progresser. Nous échangerons entre acteurs pour trouver des cadres de rencontres qui renforceront notre unité et notre vision d’ensemble.

Soulignons que les jeunes sont aujourd’hui de plus en plus demandeurs d’expériences spirituelles de nature à nourrir leur foi : des temps d’adoration, des célébrations eucharistiques, le désir de recevoir le sacrement du pardon et voir pour certains la possibilité de vivre l’office des heures. À nous de voir comment donner réponse à ces soifs qui les habitent. Pour y arriver, il nous faut impérativement relever le défi d’une équipe dynamique et soudée capable de rejoindre tous les jeunes.