L'Appel décisif des catéchumènes 2021 — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

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L'Appel décisif des catéchumènes 2021

Publié le 18/02/2021
Durant le Carême, les catéchumènes se préparent au baptême à travers une démarche d’initiation par laquelle ils entrent progressivement dans la foi chrétienne et dans l’Église catholique.

Dimanche 21 février, notre évêque Mgr Alain Planet appel les 16 catéchumènes, étape dans leur cheminement vers le baptême. Leur chemin se poursuit tout au long du Carême dans leurs paroisses respectives, jusqu'au baptême au cours de la veillée pascale.

Les dates à retenir : 

  • 21 février : appel décisif à 11h dans la Cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne pour une messe présidée par Mgr Alain Planet. (Un temps de rencontre sera organisé à 9h30). 
  • 3 scrutins les 3e, 4e et 5e dimanches du Carême
  • Le baptême : pendant la veillée de Pâques

 

Comprendre l'itinéraire des catéchumènes 

Chaque année, de par le monde et pour mille et une raisons, un nombre croissant d’adultes demande le baptême.


L’Eglise, grâce à la variété des ministères, fonctions et charismes de ses membres, accueille généreusement ces adultes en les aidant tout d’abord à déterminer et distinguer les raisons objectives et subjectives qui les ont conduits à entreprendre pareille démarche ; c’est le temps du précatéchuménat, celui de la première évangélisation.


Vient ensuite le temps du catéchuménat (du verbe grec κατηχέω / katêkhéô, « faire retentir aux oreilles », d'où « instruire de vive voix ») qui « est un temps prolongé pendant lequel les candidats reçoivent de l’Eglise une formation adaptée de manière que leur conversion et leur foi parviennent à maturité »1. Pour cela, quatre moyens : la catéchèse, la familiarisation avec la pratique de la vie chrétienne, des rites liturgiques, l’apprentissage à coopérer à l’activité missionnaire de l’Eglise. Ce temps du catéchuménat est ouvert par la célébration liturgique publique de l’« entrée en catéchuménat » qui « est de la plus grande importance : dans cette première rencontre publique, les candidats s’ouvrent à l’Eglise de leur intention, et l’Eglise, accomplissant sa mission apostolique, reçoit ceux qui veulent en devenir membres. Dieu leur accorde largement sa grâce tandis qu’ils expriment publiquement leur désir, et que l’Eglise donne le signe de leur accueil et d’une première consécration. »2 Ceux que l’on appelle dès lors les « catéchumènes » sont, à partir de ce moment-là, « unis [à l’Eglise] et appartiennent déjà à la maison du Christ »3.


Lorsqu’ils y sont prêts, le premier dimanche de carême, les catéchumènes entrent dans le temps de la purification et de l’illumination ; « temps inauguré par l’appel décisif [qui] coïncide habituellement avec le carême. Il est consacré à une préparation intense qui tient plus de la retraite spirituelle que de la catéchèse. Les catéchumènes, unis à la communauté locale, se préparent aux fêtes pascales et à l’initiation sacramentelle. Dans ce but leurs sont offerts les scrutins, les traditions et les rites immédiatement préparatoires ».4 On qualifie d’« appel décisif » (en latin, electio) la célébration liturgique, présidée par l’évêque, de l’entrée des catéchumènes dans ce temps de persévérance, comme pour signifier que leur admission à recevoir prochainement les sacrements de l’Initiation chrétienne (baptême, confirmation, eucharistie) « se fonde sur une élection ou un choix opéré par Dieu, au nom duquel agit l’Eglise ; on le dénomme aussi " inscription du nom ", parce que les candidats, en signe de fidélité à l’appel, inscrivent leur nom au registre des futurs baptisés »5. Ainsi s’achève le temps du catéchuménat. Les catéchumènes sont désormais des « appelés » (en latin, electi, « élus ») ou des illuminandi (en latin, des « devant être illuminés ») parce que le baptême est une « illumination » en tant qu’il cause la lumière de la foi.

 

A partir de ce jour, et jusqu’à leur illumination, s’ouvre pour eux la période de l’ultime préparation : l’Eglise leur offre trois rites pénitentiels que l’on appelle « scrutins ». Ce mot évoque le discernement entre la lumière et les ténèbres que les « appelés » sont invités à opérer, de sorte qu’en se convertissant (c’est-à-dire, en se laissant scruter par Dieu et en se scrutant eux-mêmes sous le regard bienveillant de Dieu) chaque semaine un peu plus, ils considèrent de mieux en mieux que leur existence s’accomplit sous la lumière de Dieu. Le Rituel de l’Initiation chrétienne des adultes recommande de célébrer ces trois scrutins, publiquement, les 3e, 4e et 5e dimanches de carême parce que cela permet corrélativement aux baptisés de l’assemblée dominicale d’approfondir la dimension de la conversion propre à toute vie chrétienne authentique. Durant ces trois dimanches, il leur est proposé de découvrir Jésus Christ comme « source d’eau vive » (Evangile de la Samaritaine, du 3e dimanche), « lumière du monde » (Evangile de l’aveugle-né, du 4e dimanche), et « résurrection et vie » (Evangile de la résurrection de Lazare, du 5e dimanche).


Puis, après celle des scrutins, vient la célébration des traditions (du verbe latin tradidere, « transmettre », « confier »). Elles « visent à l’illumination des futurs baptisés. L’Eglise, depuis toujours, leur transmet avec amour les trésors qu’elle garde depuis l’Antiquité comme l’essentiel de sa foi et de sa prière : le Symbole de la foi (Je crois en Dieu) et l’Oraison dominicale [la prière du Seigneur] (Notre Père). En recevant le Symbole qui rappelle les hauts faits de Dieu pour le salut des hommes, leurs yeux sont remplis de foi et de joie. En recevant l’Oraison dominicale, ils prennent plus profondément conscience du nouvel esprit filial qui leur fera donner à Dieu le nom de Père, particulièrement au sein de l’assemblée eucharistique »6.


Enfin, dans la journée du Samedi Saint, les « appelés » sont invités à : la reddition (du verbe latin reddidere, « restituer », « exprimer ») du Symbole de la foi qui leur permet, en le récitant, de se préparer à la profession de foi baptismale et à leur mission d’annonce de l’Evangile ; bénéficier du rite de l’effétah7 par lequel, lorsque le célébrant touche avec son pouce leurs oreilles et leurs lèvres, il est exprimé la nécessité de recevoir la grâce de Dieu afin d’entendre sa parole et de proclamer son salut ; offrir leurs mains à l’onction d’huile des catéchumènes, qui, comme chaque onction d’huile de Tradition biblique, symbolise la puissance de la grâce de Dieu désirant pénétrer jusqu’à l’intime du croyant afin de l’affermir et de le fortifier dans sa foi et dans sa vie.


Et c’est donc au coeur de la Vigile pascale (ou « Veillée pascale »), entre le coucher du soleil du Samedi Saint et le lever du soleil du matin de Pâques, pendant que grandit la joie pascale à l’unisson du crescendo des Alleluia de plus en plus éclatants, que ceux qui, un jour, frappèrent aux portes de l’Eglise, sont, par le baptême, plongés dans la mort et la résurrection du Christ, sont revêtus du vêtement blanc symbolisant leur dignité nouvelle, tiennent en main le cierge allumé à la flamme pascale signifiant leur vocation à avancer dans la vie en enfants de lumière, sont, par la confirmation, marqués de l’huile du salut, et participent pour la première fois au banquet de l’eucharistie. « Recevant le pardon de leurs péchés, [ces « néophytes » (du grec νέο / néo, « nouveau » – φῠτόν / phutón, « plante »)] sont incorporés au peuple de Dieu, adoptés comme fils de Dieu, introduits par l’Esprit Saint dans le temps de l’accomplissement des promesses, et ils goûtent déjà au festin du Royaume de Dieu par le sacrifice et le repas eucharistiques »8. En s’inscrivant de ce fait dans le temps de la mystagogie (du grec μύστης / mustès, « initié aux mystères » – ἀγωγή / agogê, déverbal de ἄγω / ágô « mener, conduire »), jusqu’au dimanche de Pentecôte, terme du Temps pascal, ils « acquièrent une intelligence plus complète et plus fructueuse des mystères grâce avant tout à l’expérience des sacrements reçus et à la catéchèse qui l’accompagne. (…) Dans cette expérience propre aux chrétiens et développée par leur manière de vivre, ils puisent un nouveau sens de la foi, de l’Eglise et du monde »9.


Lors de la messe du saint jour de Pâques, arborant leur vêtement blanc, ils constituent, avec leurs frères et soeurs chrétiens, l’assemblée eucharistique qui célèbre solennellement la résurrection du Christ.
Tous les jours de cette semaine in albis (du latin alba, « vêtement blanc »), s’ils participent à la messe, ils conservent le vêtement blanc.
En revanche, le dimanche suivant, 2e dimanche dans l’Octave de Pâques, ils ne portent plus ce vêtement blanc : c’est le « dimanche in albis » (sous-entendu, in albis depositis, « dimanche aux vêtements blancs déposés ») puisque, c’est la veille, qu’ils ont quitté leur vêtement de néophyte, le samedi in albis (sous-entendu, in albis deponendis, « samedi aux vêtements bancs devant être déposés »).


Nous prierons donc, dimanche 21 février, pour les 16 catéchumènes de notre diocèse qui seront appelés par notre évêque, lors de la messe du 1er dimanche de carême qu’il présidera à la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de NARBONNE.

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1 Rituel de l’Initiation chrétienne des adultes, n. 103
2 Ibid., n. 70
3 Concile Vatican II, Décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise, n. 14
4 Rituel de l’Initiation chrétienne des adultes, n. 147
5 Ibid., n. 127

6 Ibid., n. 175
7 du grec ἐφφαθά / ephphathá qui est une transcription phonétique de l’injonction adressée par Jésus, en araméen, à un sourd-muet : « ouvre-toi ! » (Mc 7, 34)


8 Rituel de l’Initiation chrétienne des adultes, n. 202
9 Ibid., n. 237