Une retraite de Carême proposée par les sœurs de l'Ange Gardien de Quillan — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

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Une retraite de Carême proposée par les sœurs de l'Ange Gardien de Quillan

Publié le 19/03/2021
Pour cette fin de carême, les sœurs de l'Ange Gardien partagent une retraite de Carême qui reprends l'ensemble des temps de ce Carême 2021.
TEMPS POUR ÉCOURTER LES DISTANCES

Depuis plusieurs mois, presque un an, la distance sociale est devenue quelque chose de normal  dans notre vie quotidienne.

Non, non, nous n’y sommes pas tout à fait habitués car notre culture est faite de relations, de contacts.  Nous nous embrassons, nous nous faisons des caresses pour nous manifester notre proximité et notre soutien.

Mais, maintenant, prendre de la distance est devenu notre manière d’exprimer notre attention, notre manière de prendre soin les uns des autres et de vivre la solidarité.

En prenant de la distance, nous protégeons les autres et nous nous protégeons nous-mêmes. Nous respectons ce principe pour notre bien personnel et le bien des tous.

C’est une distance qui n’implique pas l’éloignement, mais une attention, une distance qui n’isole pas mais plutôt elle nous met en connexion au service du bien commun que nous cherchons tous : celui de mettre fin à cette terrible pandémie.

Nous commençons ce temps du Carême au cœur de cette réalité que nous vivons ensemble. L’Église nous invite à le vivre comme un temps de grâce qui nous fait revenir

- au Seigneur par la prière,
- à ce qui est essentiel et vrai en nous, par le jeûne
- vers les autres par l’aumône

le tout selon les attitudes de Jésus. C’est un chemin de conversion, de transformation, de prise de conscience et de préparation à la Semaine Sainte.

Au cœur de ce monde où actuellement nous vivons, par sécurité, une certaine distance, durant le Carême, Dieu nous invite à nous « RAPPROCHER ».  En cette année 2021, le CARÊME nous est donné comme un temps de grâce pour nous aider à  RACCOURCIR LES DISTANCES.

Quelles distances nous faut-il raccourcir ?

  • Celle qui nous sépare de ce qu’il y a de meilleur dans notre être intérieur, de la lumière qui est en nous, de la confiance en nous-mêmes au-delà de toute fragilité, des paroles qui nous redonnent vie, nous encouragent et nous poussent en avant… Temps de raccourcir la distance vers  notre cœur, dans mon cœur, là où naît le meilleur de nous-mêmes.
  • La distance qui nous sépare de mon expérience de rencontre avec Jésus, Dieu incarné, de son Projet, des battements de son cœur, de son regard, de sa tendresse… avec sa Parole, ses paroles de consolation… Temps de raccourcir la distance vers le cœur de Dieu, le Projet de Jésus, l’inspiration de l’Esprit, notre compagnon de route…
  • La distance qui nous sépare du cœur du monde, des besoins d’autrui, des situations d’injustice qui nous frappent ou nous touchent de près, la souffrance de ceux qui marchent près de moi ou loin de moi, de ma vie, le quotidien si dur de tous ceux qui vivent plus de difficultés ou qui ont moins de possibilités que moi… Temps de raccourcir la distance du cœur d’autrui,  de nos frères et de nos sœurs qui sont sur mon chemin…

 

Ce temps de retraite vous invite à un espace de silence et de rencontre avec Jésus, là où il nous sera possible d’être présents dans la sérénité, dans un lieu sûr et avec la confiance de celui qui donne du temps pour parler d’amitié avec celui qui nous aime. C’est ce que disait Thérèse d’Avila, la grande mystique.

Nous prenons trois temps de prière. Ce qui est important, c’est de savourer lentement ce que nous découvrons dans les textes, dans la musique, la contemplation, le silence… Le mieux c’est de prier sans se presser, d’écouter au-delà de notre ouï…, d’avancer au rythme de notre cœur. Tel que ce que nous pouvons ressentir au fond de notre cœur après une rencontre très profonde… Où l’on sent le besoin de le savourer lentement et de découvrir les lumières qui nous orientent toujours sur le chemin.

Nous recommandons de ne pas interrompre chacun de ces moments. Chaque personne peut durer dans  l’un et l’autre de ces moments le temps dont il a besoin, mais pas plus d’une heure, le temps nécessaire pour bien consolider l’expérience vécue. Si la personne n’a pas ce temps nécessaire et serin pour la retraite,  au cours de la matinée ou de l’après-midi, elle peut aussi consacrer ce temps, divisé entre plusieurs jours et dans un  temps fixe, ou bien reprendre l’un ou l’autre de ces moments un autre jour.  Ce qui est important, dans chacune de ces rencontres avec Jésus,  c’est ce qui reste à chacun, à chacune, de lumière, de paix, de désir…

 

POUR COMMENCER…  Je cherche ce lieu tranquille, là où mon cœur sent la sérénité et je peux  me disposer à partager avec Jésus ce que je suis et ce que j’ai.

Si c’est bon pour moi, je prends le temps de respirer pour prendre conscience de mon corps, de mes émotions, de mes tensions… Je respire profond et je commence à prier.

Cette prière, qui suit, peut t’aider… Savoure chacun des mots… et arrête-toi là où tu te sens davantage dans la paix…

 

LAISSE JÉSUS T’AIMER

Tais-toi, calme-toi, viens seul ou seule, le cœur vide.

Mets-toi devant Jésus, ton Dieu.

Ne dis rien, ne demande rien.

Reste en silence, tranquille.

Laisse Jésus te regarder. C’est tout. Il sait. Il comprend.

Lui t’aime d’un amour si grand, si immense…

Jésus ne veut autre chose que te donner son amour.

Reste serein, sereine… Laisse Jésus t’aimer.(Edwina Gateley)

 

PREMIER MOMENT : Un cœur qui est transformé pour aimer

La douleur peut endurcir notre cœur. L’isolement, la solitude, le changement de rythme dans la vie, la baisse des relations sociales…, tout cela peut nous faire oublier de prendre le temps d’écouter notre cœur pour ne pas souffrir. Alors que dans le cœur nous avons ce qu’il y a de meilleur en nous, nos bons désirs, notre être le plus profond, notre capacité d’aimer. Pour récupérer le battement de notre cœur nous avons besoin d’écourter les distances avec le cœur de Dieu Père et Mère, car il nous promet de le transformer comme le sien. Il accueille notre fragilité etil nous fait mémoire de l’amour auquel nous sommes appelés. Nous le prions : Seigneur, réveille notre cœur !

Chant : Réveille les sources de l’eau vive…  - ou un autre

Lecture dans le livre du prophète Ézéchiel, 36, 24 – 28. « Je vous donnerai un cœur nouveau »

« … chacun reçoit de Dieu son don particulier… » «  A chacun la manifestation de l’Esprit en vue du bien commun. »  1 Corinthiens 7, 7 et 12, 7

TOUCHE MON CŒUR SEIGNEUR…

Touche mon cœur, Seigneur, touche-le avec ta grâce

Remplis-le de ton amour, change-le avec ta vie,

Inonde de couleur et de forcesses dégoûts,

Avec des raisons de feu embrouille ses paresses,

Caresse ses craintes avec tes mains qui nous guérissent.

Touche mon cœur, Seigneur, touche-le avec ta grâce,

Arrache mes surdités, les mépris et les tricheries

Et plante un jardin nouveau tout plein semé de tes paroles,

Tes silences, tes gestes, tes regards.

 

Touche mon cœur, Seigneur, touche-le avec ta grâce,

Montre ce qui est bon, élimine les lourdeurs,

Démolis les frontières qui me séparent de l’autre,

Touche-moi par les battements de tes entrailles.

Donne-moi un cœur nouveau qui aime comme tu aimes.(ORG, SAC)

 

Suggestion : Quand tu as passé un long moment entrain de prier, en écoutant ton cœur savoure les paroles :

  • Présente ton cœur au Seigneur, reconnais  tout ce que le Seigneur a mis en lui, et tout simplement dis-lui MERCI !
  • Regarde ce que Dieu doit encore toucher et transformer. Fais-le avec amour comme font deux amies ou deux amis qui s’aiment et se connaissent bien.

(Ce serait bien de le mettre par écrit pour le revoir de temps en temps selon les besoins).

 

DEUXIÈME MOMENT : Un cœur qui s’ouvre pour aimer

La prière, c’est être avec Jésus, déshabiller notre cœur, nous rencontrer et nous écouter mutuellement… Dans le silence de cette rencontre, n’importe quelle distance se raccourcit, parce que l’on partage la vie, et cela nous rapproche toujours et nous unit. Dans la rencontre avec Jésus, sa voix aimante, sa manière de nous regarder, de nous appeler et de nous rappeler qui sommes nous, nous rapproche de son Amour. En même temps, nous consolidons nos pas fragiles à sa suite, nous nous affirmons dans la cause de son projet pour le Royaume, nous nous consolidons toujours plus dans notre désir d’être des anges visibles, dans la simplicité de notre quotidien, et nous ouvrons notre cœur pour recevoir tout ce que Jésus veut nous faire voir, nous faire entendre, nous signaler…  Peu à peu nous nous approchons de son regard, de ses battements, de ses désirs… Peu à peu nous peaufinons notre écoute.

Chez les premières Sœurs de l’Ange Gardien, la phrase que voici était bien fa milliaire :

« On portera ordinairement à la prière le même esprit et le même cœur qu’on a partout ailleurs. »  Article 2. 13 du Directoire et 298 des Constitutions Primitives

 

Contemplez- le et vous en serez illuminés

Je bénirai le Seigneur en tout temps,

Sa louange sans cesse à mes lèvres.

Je me glorifierai dans le Seigneur :

Que les pauvres m’entendent et soient en fête.

Magnifiez avec moi le Seigneur,

Exaltons tous ensemble son nom.

Je cherche le Seigneur, il me répond :

De toutes mes frayeurs il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira,

Sans ombre ni trouble au visage.

Un pauvre cri ; le Seigneur entend :

Il le sauve de toutes ses angoisses.

L’ange du Seigneur campe à l’entour

Pour libérer ceux qui le craignent.

Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !

Heureux qui trouve en lui son refuge!

Saints du seigneur, adorez-le :

Rien ne manque à ceux qui le craignent.

Des riches ont tout perdu, ils ont faim ;

Qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien. Psaume 33

 

CHERCHE DANS LA BIBLE LE TEXTE SUR LA TRANSFIGURATION - Marc 9, 2 – 10

Chant :…………..

Suggestion : Après un temps de pause sur les textes précédents et avec les mots qui ont touché ton cœur :

  • Je rends grâce pour la parole ou la phrase qui m’a touché comme si c’était Jésus qui me l’avait soufflé dans mon oreille, et qui ha produit en moi de la joie, de la sérénité, un désir profond de  quelque chose de bon ; j’avais chaud au cœur…  Le langage de Dieu est différent pour chaque personne, mais les résultats sont semblables, sa manière de se faire proche de notre cœur, il nous laisse toujours envahi par sa lumière qui nous accompagne sur le chemin, cette sérénité paisible… Tout cela nous dit : « C’est par ici. » Nous savons qu’il chemine toujours avec nous.
  • J’essaie de résumer en une phrase tout ce que j’ai pu écouter au fond de mon cœur ; avec mes propres mots je redis à Jésus toute ma reconnaissance. Je peux noter cette phrase car elle peut être une lumière qui m’accompagne durant ce temps de Carême.

 

TROISIÈME MOMENT: Un cœur envoyé qui sort pour aimer

Cette pandémie ne nous a pas touchés à tous de la même manière. Dans la difficulté et l’incertitude que nous vivons, certains ont été touchés de manière plus profonde, soit à niveau personnel par la perte d’êtres chers ou par la maladie elle-même, ou à niveau financier, la situation économique étant devenue beaucoup plus difficile.

Durant ce temps du Carême, trouver Dieu nous conduit toujours de  l’AUTRE vers les autres. Il nous appelle à la compassion et à donner des réponses, selon nos petites possibilités, aux besoins de nos frères et de nos sœurs qui souffrent. Aujourd’hui, écoutons comment, vers où et vers qui Dieu appelle.

« Est-ce possible de commencer du bas vers le haut, De l’un vers d’autres, de lutter pour ce qui est le plus concret et le plus local, jusqu’au dernier coin de la patrie et du monde, avec la même attention que celle du voyageur de Samarie pour chaque blessure de la personne blessée. Cherchons d’autres personnes et prenons soin de la réalité qui nous correspond à chacun, à chacune, sans peur de la douleur ni de l’impossibilité. Car ce que Dieu a semé de bon dans le cœur de l’être humain se trouve là. »  FT 78

Chant :…………………….

Voici deux lectures de la Bible. Tu choisis…

Isaïe 58, 1 – 12   Le jeûne que Dieu aime
Luc 10, 29 – 37    Le bon samaritain

« Quelle est la pénitence que nous sommes obligées de faire ? Ce que Dieu nous demande. Si Dieu nous confie une tâche pénible, comme c’est votre cas, voilà notre pénitence. Réalisons-la de tout notre cœur en supportant la fatigue, les petites contrariétés avec un esprit de pénitence. Ensuite… durant ce saint temps grandissez dans la charité, dans la gentillesse vis-à-vis de vos sœurs. »  (Mère Saint Pascal, 1874)

 

VEILLER

Avec tendresse sur un enfant nouveau-né ou un malade à l’hôpital.

Avec grande délicatesse m’ouvrir au cri du pauvre.

Avec attention, ne pas laisser rentrer les voleurs qui sont à l’affût.

Avec le cœur disponible pour aimer et servir, ferme à leur faire la guerre.

Privilégier la compassion pour embrasser les fragilités.

Tu me cherches, je te trouve en train de veiller,

Cette veille qui te conduira, aujourd’hui, dans la diversité de lieux.

                                                                      Cfr. Malvi Baldellou

 

Suggestion : Après avoir laissé les paroles se décanter et senti leurs échos dans mon cœur, je me libère du moi…

Dans mon engagement pastoral, je regarde mes frères et mes sœurs tombés sur le bord de la route, dans mon quartier, près de moi… J’essaye de sortir de moi-même et de regarder avec le cœur : leurs espérances, leur courage, leurs fragilités, leurs douleurs… Qu’est-ce que je ressens dans mon cœur ? J’en parle avec Jésus…

Qu’est-ce que j’apprends ou j’ai appris dans ma relation avec ces personnes que je rencontre sur mon chemin ?

Après avoir intériorisé ces lectures dans mes relations quotidiennes avec ces personnes que je rencontre près de moi, quelles transformations tout cela produit en moi ?

Face à la douleur du monde, qu’est-ce qui bouge en moi, qui me pousse à agir ?  Ces situations me redent-elles proches de Jésus ?

Je reprends ces moments de rencontre avec Jésus, je révise mes sentiments, je savoure les lumières reçues que j’ai découvertes pour éclairer ce chemin de Carême 2021, et j’en rends grâce.