"Une vie chrétienne c’est une vie habitée par la charité de Dieu dans nos cœurs" - Message de Carême de Mgr Alain Planet

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Nous entrons donc en Carême au côté des catéchumènes que j’appellerai au baptême le premier dimanche de Carême. Avec eux, qui vivent leur dernière préparation en vue de l’initiation chrétienne qu’ils recevront à Pâques, nous nous exercerons à désensabler les sources de notre baptême. Le Carême n’est pas un temps exceptionnel où nous chercherions l’héroïsme pour compenser une année vécue sans l’Evangile. Il est un exercice pour retrouver la normalité d’une vie chrétienne avec le projet de la poursuivre au-delà des quarante jours qui commencent.

Une vie chrétienne c’est une vie habitée par la charité de Dieu dans nos cœurs. Charité envers Dieu avec qui nous retrouvons notre intimité permanente, notre vie en sa présence. Et la prière ne se conçoit pas si elle n’est pas une réponse à la parole que Dieu nous adresse dans les Saintes Ecritures. C’est donc l’occasion de retrouver le goût de lire la Bible –au moins les textes que l’Eglise nous propose chaque jour (et pourquoi pas, en entier, un évangile, un livre du Premier Testament et une lettre d’Apôtre ?), de la laisser résonner en nous.

Mais il n’y a pas d’amour envers Dieu s’il n’y a pas d’amour pour nos frères. C’est donc le moment de revoir notre façon d’être en relation avec nos proches et avec tous ceux que nous rencontrons. C’est l’occasion de réapprendre le pardon, le partage authentique de notre temps comme de nos biens.

Et pour parvenir à cette réactivation de l’amour de charité en nous c’est le moment de nous désapproprier de nous-mêmes, de tout ce qui encombre notre vie intérieure, pour nous ouvrir à l’Autre : Dieu et les frères. C’est le sens de l’abstinence et du jeûne. Il ne s’agit pas de performance ni de dolorisme mais de libération.

L’Eglise invite ceux qui, entre 18 et 65 ans, le peuvent d’observer deux jours de jeûne le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint. Le jeûne consistant en un seul repas substantiel. Mais il n’a aucun sens s’il n’est pas vécu dans la prière et n’aboutit pas au partage. Chacun peut étendre cette proposition à d’autres jours selon sa situation et sa santé. Chaque vendredi nous sommes invités à l’abstinence c’est-à-dire à retrouver la sobriété d’une vie pauvre mais solidaire et là encore pas sans la prière.

Pour nous aider l’Eglise nous propose les sacrements de la Vie : célébrer la Pénitence et la Réconciliation d’ici Pâques et aussi souvent que possible (nécessairement chaque dimanche mais chaque jour si on le peut) venir célébrer l’eucharistie et communier au Sacrement de l’Amour pour porter cet Amour autour de nous.

Alors bon Carême à tous ! Vienne vite la Lumière de Pâques !

                                                                                          + Alain Planet