Conférence - débat : « Un christianisme non religieux »
Les sociétés occidentales connaissent à la fois un fort recul des religions instituées et un recours jamais démenti à l’ésotérisme, aux nouvelles religiosités. Le religieux reflue autant qu’il afflue.
C’est dans ce contexte que se pose la question du rapport entre Evangile et religion, rapport hérité de la tradition protestante. Dietrich Bonhoeffer, à la toute fin de son existence, confronté à la trahison quasi générale des Eglises dans leur soutien au régime nazi, s’interroge sur la fidélité à l’Evangile et sur l’indifférence religieuse de nombre de ses codétenus et concitoyens.
Que pouvons-nous comprendre des rapports entre Evangile et religion ? Qu’est-ce que le « religieux » ? N’est-ce pas le paganisme qui est par définition religieux ? L’Evangile ne commande-t-il pas en conséquence de s’en défaire ? Est-ce possible ? Pourrait-on se satisfaire d’une conversion toujours à recommencer de la religion par et en vue de l’Evangile ?
Cela signifierait un renversement de la conception de Dieu. Et c’est bien ce vers quoi s’achemine les dernières lettres de Bonhoeffer. « Devant et avec Dieu, nous vivons sans Dieu. »