Journée des pauvres, méditation du diacre Bernard Amiez — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

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Journée des pauvres, méditation du diacre Bernard Amiez

Bernard Amiez, diacre en territoire narbonnais, partage une méditation pour le dimanche des pauvres. Une joie de partager ce commentaire en tant qu'aumônier du Secours Catholique pour le diocèse de Carcassonne & Narbonne.

« Père du ciel et de la terre, je proclame ta louange, ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits » Mt 11,25

Petits, tout-petits ces mots sont insupportables, il y a tellement de gens petits, très petits au point qu’ils deviennent invisibles, des oubliés. Ils sont au bord du chemin, de plus en plus nombreux, ceux qu’en hébreu on appelle les « anawims », les pauvres, les préférés de Dieu, les doux, les humbles. Les lectures de ces dernières semaines nous ont montré l’aveugle Bartimée et la veuve à la petite piécette qui sont des anawims, des personnes en grande précarité comme on dit maintenant : Bartimée mendiant aveugle qui voit en Jésus le messie, la petite veuve effacée qui donne son indigence. Lorsqu’ils sont en prière, ils disent :« donne-nous notre pain de ce jour », pour eux c’est vital. C’est une question de survie. Mais leur vision va bien au-delà du quignon de pain !

« Le semeur est sorti pour semer »Mt 13,1 Les graines tombent au bord du chemin. Il y a là beaucoup de cailloux. Qu’entendent-ils de la parole de Dieu, ceux que nous avons rejetés au bord du chemin ? Peut-être pas grand-chose. Pourtant, arrêtez-vous, regardez-les, dites-leur : tu es merveilleux, tu as plein de talents, j’ai besoin de toi, tu peux le faire, écoute la force qui est en toi, mets des mots sur ta souffrance, tu peux te relever. Voilà une parole, la Parole de Dieu qu’ils peuvent entendre, alors leur cœur généreux est prêt à tout donner. Eux qui étaient réduits à quémander reprennent vie…. 

Les migrants, ceux de Calais et les autres, ne sont pas au bord du chemin, ils sont sur la route, ils sont vivants et pourtant certains les voudraient morts ; il y a des petits qui sont des géants, grandis par tout ce qu’ils ont déjà enduré, géants portés par leur rêve d’une vie meilleure, leur espoir d’y arriver. Comment les convaincre de notre fraternité ?  Ils ont tant avalé de mensonges !  « Nous devons aimer : non pas avec des paroles et des discours mais par des actes et en vérité »1 Jn3

En cette journée mondiale des Pauvres, le Saint Père nous propose une très belle méditation sur la parole « des pauvres vous en aurez toujours » Mc 14,7 . Allons-nous fermer les yeux, gommer les rêves d’avenir, oublier les petits au bord de la route et leurs talents cachés ? Je vous propose plutôt de relire cette affiche du Secours Catholique qui nous dit : « La fin de la pauvreté n’est pas pour demain, on ne va pas se mentir. Mais laisser tomber ce serait encore pire. » 

 

+ Bernard Amiez