Le commentaire des lectures du troisième dimanche de l'Avent (A) avec Père Eleuthère Oeuensavi — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

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Le commentaire des lectures du troisième dimanche de l'Avent (A) avec Père Eleuthère Oeuensavi

Dimanche 11 DÉCEMBRE 2022, Dimanche de Gaudete, 3ème Semaine de l'Avent — Année A - LECTURES DE LA Messe :(Is 35, 1-6a.10) (Ps 145 (146), 7, 8, 9ab.10a)(Jc 5, 7-10)(Mt 11, 2-11) - Thème: "Dans la joie et l’espérance allons à la la rencontre du Seigneur qui est au cœur de nos vies".

     Chers tous dans le Seigneur, aujourd’hui c’est le troisième dimanche du temps de l’Avent. En cette troisième semaine, la liturgie nous présente avec quel sentiment nous devons vivre l’attente pour aller la rencontre de celui qui est déjà là et qui vient à nous. En effet, c’est dans la joie que nous devons veiller et nous préparer résolument pour entrer dans la splendeur de la présence du Seigneur qui est déjà là et qui vient personnellement à chacun. Les temps sont accomplis. En ce  temps favorable où il n’y a plus de crainte plus de peur, mais que l’espérance joyeuse, allons à la rencontre du Seigneur car il vient.

     La liturgie de ce Dimanche, Dimanche du ‘Gaudete’, ce qui signifie Dimanche de la joie et de la réjouissance, nous donne dans l’espérance un avant goût, un regard anticipateur de l’euphorie de Noël. « Dieu vient lui-même et va vous sauver » nous dit le Prophet Isaïe (Is 35, 1-6a.10). Voilà une bonne Nouvelle qui ne pourrait nous laisser indifférents. Dieu est amour et liberté. Dans sa sollicitude il vient pour nous libérer, comme Israël, de toutes les entraves et de toutes les pesanteurs qui alourdissent nos histoires toujours incomplètes sans son intervention. Les vicissitudes de la vie , font parfois ombrage à sa présence solidaire de l’homme. Comme Israël en plein exile à Babylone, crainte, découragement et parfois abandon, nous gagnent devant la rudesse du combat que nous avons à amener pour que règnent, justice, paix et vertus morales. Mais la consolante parole du Prophet est rassurant: « Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose,  qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! le royaume est là parmi nous...On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent,  dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. »  Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds.  Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. Ceux qu’a libérés le Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie. Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuient.» Il est clair comme le dit Saint Jacques, il nous faut simplement un peu de fortifiants: ‘de la patience et de l’endurance’. Que ceux qui sont ballottés par la vie, prennent donc courage et n’aient plus peur car l’heure de la rédemption approche.

     Voici le temps où notre attente prend fin. Voici Jésus qui vient déjà au cœur de nos vies pour l’accomplissement de ces promesses messianiques. Saurions-nous saisir sa présence, saurions nous ouvrir les portes et les volets à l’heure de son passage ou lui faire un peu de place comme à Bethléem? Mais quand Dieu nous visite, savons-nous reconnaître sa présence? Il n’est pas toujours évident de déceler les signes de sa présence. Même le prophet Jean baptiste, le précurseur en appelle à sa lumière, quand Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ». Notre vie spirituelle, notre vie de foi a, prudemment, besoin constamment de discernement et des référents pour ne pas nous laisser égarer par les chimères et les illusions dans notre quête de sens.

     Le Christ qui est là et qui vient va inaugurer son ministère prophétique et ouvrir les portes du salut. Dieu vient à notre rencontre et se révèle à nous dans son vrai visage: le Messie son Fils Jésus. Il est le visage miséricordieux de Dieu le Père qui se fait solidaire de l’homme blessé loin des commerces et des profits. Voilà le message dont le Pape François nous a rappelé l’importance et l’urgence au début de son Pontificat par son exhortation apostolique ‘Evangelium Gaudium’, c’est-à-dire la Joie de l’Évangile, afin de nous exhorter à nous ouvrir pour l’accueillir. Oui, Dieu vient à notre rencontre, voici qu’il est à la porte de nos cœurs et il frappe. Il ne reste qu’à nous ouvrir pour l’accueillir. Faire place au mystère du Dieu fait chair n’est pas une vue de l’esprit qui n’a aucun impacte sur nous. La présence du tout autre nous demande une conversion et un retournement sur soi. Saint Jacques l’évoque en terme de patience et d’endurance. Oui, nous sommes invités à l’endurance et la patience pour demeurer dans l’espérance et rendre témoignage au projet d’amour de Dieu jusqu’au bout. Déjà, la joie de Noël est tangible, il suffit de voir nos artères et nos carrefours, mais plus encore c’est dans la vérité de nos vies et de nos cœurs que nous avons à la désirer, à la chercher et à faire bon accueil au mystère de la présence du Christ pour que de sa présence rien ne soit plus comme avant. «Puisqu’il est avec dans notre combat de chaque jour et en ses temps difficiles découvrons le qui est caché au cœur de nos vies, ouvrons nos cœurs, cherchons  sa face et son visage, ne perdons pas le temps, ne doutons plus il est là, celui qui nous fait signe, l’Enfant-Dieu qui nous darde des rayons d’espérance joyeuse de sa présence.»

 

OUENSAVI Eleuthère, Prêtre Sma

Saint Michel la Collégiale, Castelnaudary