Commentaire de l'Évangile du 4ème dimanche de Carême par le père Robert ESSOUGOU — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

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Commentaire de l'Évangile du 4ème dimanche de Carême par le père Robert ESSOUGOU

Père Robert ESSOUGOU, missionnaire clarain en paroisse Saint-Croix-en-Narbonnais, médite l'Évangile du 4ème dimanche de Carême :« Il s’en alla et se lava ; quand il revint, il voyait » (Jn 9, 1-41).

Chers frères et soeurs, nous sommes au quatrième dimanche du temps de Carême, année liturgique A. La liturgie nous propose la péricope johannique de l’aveuglené. Jésus sortant du temple un jour de sabbat avec ses disciples, rencontre un homme aveugle depuis sa naissance. Cette situation est préoccupante pour ses disciples qui posent à Jésus la question de savoir pourquoi il est né ainsi. La question que posent ces disciples est aussi celle que nous nous posons chaque fois que nous nous retrouvons face au mal. Nous cherchons à dénicher les causes, à trouver le ou les coupables. Notons qu’à l’époque de Jésus, les anciens se contentaient de soutenir la thèse selon laquelle le mal vient du péché. Donc, si on souffre d’un quelconque mal, c’est la récompense due aux torts causés à ses semblables. Sans donner d’explication à cette question, Jésus nous fait découvrir que le mal est inacceptable, voire injustifiable. Nous n’avons qu’à travailler que pour l’atténuer, et même l’éradiquer, si possible autour de nous. La souffrance faisant partie intégrante de notre réalité humaine, notre combat contre celle-ci n’est pas vain, puisque c’est le combat même de Dieu. 

Ensuite, Jésus étant envoyé par le Père pour sauver l’humanité, ne va pas hésiter à sauver cet homme en l’aidant à recouvrer sa santé, en le délivrant de la cécité. Pour le faire, il va utiliser les éléments de la nature tels que la salive, la boue et l’eau. La salive chez les Juifs avait une valeur médicinale. Cela nous renvoie aussi à Gn 2, 7 où Dieu modela l’homme avec la boue sur laquelle il infusa la vie. Jésus montre par là qu’il récapitule toute la création. Grâce à lui, l’aveugle-né va renaitre à la vie nouvelle. 

En outre, en lui demandant d’aller se laver dans la piscine de Siloé, l’eau qui va l’aider à voir est le symbole du baptême, le baptême se définissant comme la nouvelle naissance. L’eau baptismale nous donne de voir avec la lumière de la foi. C’est Jésus qui est cet Envoyé de Dieu qui nous donne de voir avec les yeux de la foi, Siloé signifiant en hébreu envoyé. 

Le pape François, en commentant cette péricope johannique, nous rappelle que Jésus est la lumière du monde. L’aveugle devient alors une représentation de chacun et chacune d’entre nous. Etant donné que nous avons tous été créés pour connaître Dieu, l’aimer et le servir dans nos semblables, nous sommes devenus aveuglés par le péché. Ainsi, nous avons besoin de la lumière de la foi que nous procure Jésus le sauveur.

Cette guérison devient l’objet d’une contestation selon les pharisiens qui l’accusent d’avoir violé le repos sabbatique. Ils remettent en question l’action de Dieu à travers son Fils, l’Envoyé pour sauver l’humanité, en s’enfermant dans leurs certitudes, leur culture. Ils se ferment ainsi à la vérité. Ils souffrent d’un aveuglement intérieur qui nous caractérise souvent nous aussi. Nous sommes souvent aveugles en refusant de nous ouvrir à la vérité de la foi qui semble souvent pour trop exigeante. Pourtant, elle nous permet de voir clair, afin de prendre des résolutions et changer d’option ou de cap.

 

Enfin, l’aveugle-né a découvert Jésus et progresse dans sa vie de foi. Nous devons imiter son exemple. En rencontrant le Christ lumière du monde, nous devons témoigner de lui comme étant le prophète, l’envoyé de Dieu pour agir en son nom. Cherchons aussi à être comme l’aveugle, à découvrir Jésus et nous ouvrir à la grâce salvifique. Reconnaissant ses faiblesses et ses limites, il se plie à la volonté de Dieu. Que nous cessions, comme les pharisiens à juger les autres dans leur orgueil.

 

Père Robert ESSOUGOU