Méditation de Père Gustavo Pez — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

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Méditation de Père Gustavo Pez

Publié le 17/12/2020
Père Gustavo Pez est prêtre pour la communauté de Notre-Dame des Champs et la paroisse Notre-Dame-de-la-Clape. Bonne neuvaine de Noël à vous.

Pour les chinois et les japonais, le mot crise est constitué de deux idéogrammes Wei (danger) et Ji (opportunité).

C’est le paradoxe d’une crise : c’est une situation difficile qui permet de saisir de nouvelles opportunités et de rebondir.

En français le mot vient du grec « Kρισις » qui signifie « décision ».

L'étymologie du mot "crise" est intéressante parce qu'elle nous renvoie au double sens du mot. D'abord, crisis, en latin médiéval, signifie manifestation violente, brutale d'une maladie. ... Mais si on remonte plus en amont dans l'étymologie, on retrouve le grec krisis qui signifie jugement, décision.

La covid est venue nous déconcerter, nous déboussoler, nous remettre en question et nous voici vers la fin d’un deuxième confinement, redoutant fortement un troisième après les fêtes.

Nous, chrétiens, nous ne sommes pas encore « dans la patrie céleste », même si parfois nous avons la tête en l’air en oubliant d’avoir les pieds sur terre et « nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes » (Salve Regina)

Toute la société ressent et ressentira plus encore les effets dévastateurs dans l’économie et de plus, c’est un poids trop lourd à porter: nous étions déjà  "distancés » dans plusieurs domaines, la situation s’aggrave et approfondit cette brèche.

Combien de fois nous nous rappelons, avec regret, le temps d’avant, portes sans verrouiller, « ma parole te suffit », etc., il ne sert à rien de pleurer sur les décombres, il faut vivre le temps présent.

Où se trouve l’opportunité pour nous ? Quelle décision allons-nous prendre en cette situation difficile? Parce que la crise est tout cela : danger-opportunité-décision-situation difficile.

Tous s'accordent sur le fait que nous ne serons plus les mêmes, c’est-à-dire nous pourrons être mieux ou pire, mais nous serons changés.

Avant de penser aux laïcs de nos communautés, je pense à ma condition de prêtre, au souci impérieux de rattraper le temps perdu, hélas !

Et à reprogrammer tout et tout de suite, désormais nous sommes habitués ainsi.

Après le premier confinement nous avons déplacé les premières communions, les mariages, professions de foi, confirmation, baptême des enfants en âge scolaire, en pensant ne pas nous retrouver dans une deuxième « crise » sanitaire après les vacances d’été.

Plongés dans la deuxième crise et déjà au 15 décembre, sans attestation de déplacement, nous pensons à gambader, nous défouler, mais il faudra être toujours vigilants, toujours.

Peut-être cette fois-ci nous ne prendrons pas trop vite nos agendas, historia magistra vitae (L’histoire comme maître de la vie), ne sera-t-il pas le temps pour réfléchir autrement et non pas nous attarder à rester dans les quatre murs de la sacristie ?

N'est-ce pas le temps de passer d'une pastorale de la maintenance et de l'entretien à une pastorale missionnaire? Une conversion pastorale ?

Ou serons-nous très contents de nos « permanences », bien que nécessaires mais pas suffisantes.

Nos quartiers grandissent à une vitesse impressionnante avec de nouvelles familles: quelles propositions avons-nous ?

Serons-nous prêts à « sortir » ou resterons-nous à compter combien de chrétiens ont participé à la Messe, combien de « vues » sur internet ? Ceci est un moyen en ces temps mais pas une finalité.

Voilà que le défi de la crise est toujours actuel, interpellant.

Bonne neuvaine du Noël

(https://hozana.org/communaute/6299-neuvaine-de-noel-avec-saint-alphonse-de-liguori)

 

Une forte poignée de mains

 

Père Gustavo Pez

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