"Faire découvrir la vocation" : l'entretien avec Séverine, vierge consacrée — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

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"Faire découvrir la vocation" : l'entretien avec Séverine, vierge consacrée

En réponse à 4 questions, partons à la découverte du quotidien d'une vierge consacrée. "Le Christ est notre lumière qui éclaire notre vie."
Pouvez-vous vous présenter et expliquer la signification d’une vierge consacrée ?

L’Ordre des Vierges Consacrées est une vocation très ancienne, dès les premiers siècles. Des femmes étaient consacrées à Dieu par leur évêque, elles menaient une vie de prière et de don aux autres tout en restant dans leur famille.

 L’Ordre des Vierges Consacrées n’a pas de fondateur ou de fondatrice que l’Eglise elle-même qui a puisé son inspiration dans le mystère de Marie. De ce fait le mot « ordo » n’est pas entendu ici dans le sens d’un institut, mais à entendre comme au 1er temps de l’Eglise, c’est à dire un corps constitué, un ensemble de personnes qui ont le même statut ecclésial.

A la différence des religieux et des instituts séculiers, les Vierges Consacrées sont, comme les ermites, des formes individuelles de vie consacrée. Chacune de nous vis de manière très différente sa vocation. Nous sommes rattachées à l’évêque du diocèse, dont nous avons obéissance pour les orientations qui concernent les choix de son  projet de vie.

Pourquoi vous vous êtes engagés ? Il y a-t-il eu un déclic ? Une envie naissante ou présente depuis longtemps ? 

Cela peut vous surprendre mais personnellement  rien au départ ne me destinait à être vierge consacrée et pour une bonne raison, je ne connaissais pas cette vocation. Tout a commencé quand j’ai rencontré le Père Thibault suite une épreuve personnelle, accompagnées d’autres épreuves familiales. J’avais à l’époque ressentie le besoin de parler à un prêtre. Il est devenu pour un temps mon accompagnateur. Puis j’ai rejoint la fraternité franciscaine et lors d’une de nos rencontres j’ai ressentie lors d’un temps de prière commune un amour fou que j’ai du prix aux yeux du Seigneur. Je n’en ai pas parlé à mon accompagnateur  mais il a doute sans doute percevoir quelque chose car à notre rencontre suivante il m’a posé la question ce que je veux faire de ma vie. Après échanges avec lui il m’a proposé de réfléchir sur les vocations de vie consacrée. Après cheminement et retraite de discernement, la vocation de Vierge Consacrée correspondait à ma réponse. Mais je ne e sentais pas digne, peur de ne pas être à la hauteur, car c’est le Seigneur qui appel, et c’est moi qui lui répond. A chaque fois que je voulais renoncer ou abandonner, pensant que cela n’était pas pour moi, je perdais ma joie. Alors j’ai dit « oui » pour toujours, je lui ai donné ma vie, elle lui appartient, mais en fait, c’est Lui qui me l’a donné. C’est Lui qui m’a aimé en 1er, qui me demande de vivre de son amour. Car la Vierge consacrée est l’image de l’amour de l’Eglise pour le Christ. Comment dire non à cet amour ? Le Seigneur n’attend pas de moi la perfection, car il sait que cela est impossible, mais juste : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement avec toi (Mi 6,8).

Que représente pour vous cette journée mondiale de la vie consacrée ? 

Une fête de la vie consacrée pour moi a pour but de faire découvrir cette vocation de consacrée sa vie au Seigneur. Dommage qu’il n’y est pas un peu plus de connaissance et d’informations sur les différentes vocations qui sont proposées dans l’Eglise et dans le monde.

Personnellement je la vis en communion de prière, car étant dans le monde, je ne peux pas ce jour-là me rendre aux célébrations. Mais l’important c’est aussi d’être présent là où le Seigneur nous a placés, et heureuse coïncidence pour moi, je travaille en crèche et le 1er jour d’embauche correspond au 2 février. Signe du Seigneur ?

Pour cette journée, il y a-t-il une Lecture qui vous touche particulièrement ? 

L’évangile du jour, celui-ci rassemble  diverses vocations différentes mais toutes tournées vers le Seigneur. La Sainte Famille, représentant le couple qui vient présenter l’enfant à Dieu, le consacrer, comme de nos jours les parents qui demandent le baptême de leur enfant. Siméon et Anne sont l’action de l’Esprit Saint, viennent au Temple, même préciser pour Anne qu’elle se n’en éloigne pas et prie jour et nuit. Tous deux me font penser au peuple des baptisés qui vont à l’Eglise pour aller à la rencontre du Christ et plus particulièrement pour Anne tous ceux et celles qui ont voués leur vie au Seigneur qui prient jour et nuit la liturgie des heures.

Journée de la fête de la lumière, le Christ est notre lumière qui éclaire notre vie, il nous donne cette lumière pour que nous la portions aux autres par nos charismes différents, par toute notre vie, par l’attention aux autres. Un simple sourire peut illuminer toute une journée, s’il est fait avec amour, il marque encore plus, interpeller… car l’amour ne se mérite pas, il se donne gratuitement.