Focus sur le déconfinement en Paroisse Notre-Dame-des-Monts-de-la-Haute-Vallée — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Focus sur le déconfinement en Paroisse Notre-Dame-des-Monts-de-la-Haute-Vallée

Publié le 09/09/2020
En cette période de rentrée, les Sœurs de la Communauté de Quillan souhaitent partager une part de leurs ressentis liée à cette crise sanitaire que nous vivons actuellement. Des témoignages poignants mais surtout enrichissants pour tous.

Le Coronavirus  nous renvoie à notre propre  histoire charismatique, pour nous, Sœurs de l’Ange Gardien

Au cours de nos confinements  et dé-confinements, depuis le mois de mars dernier, souvent, durant nos réflexions, nous nous redisons ces pensées évangéliques : « Avoir confiance en la divine Providence ». « Chaque jour nous apporte ses peines.”« N’ayez pas peur, je suis avec vous,”etc…

Face à la multiplicité des nouvelles mondiales et nationales, si tristes, le moment est arrivé de renforcer ce message évangélique “toujours ancien et toujours nouveau” car à la fois, nous vivons de vrais gestes des personnes au service des malades contaminés, de ceux qui meurent, des familles qui pleurent leurs êtres chers d’autant plus qu’elles ne peuvent les accompagner lors de ce grand passage, ni de près ni de loin… Alors tu te sens sœur au milieu de tous ces frères de toute la Planète, car lui aussi manque considérablement de soins selon les plans de Dieu pour sa Création.

N’importe qui se sent impuissant… sans paroles… lorsque parfois les victimes ce sont non seulement des connaissances mais aussi des êtres chers : des Sœurs de notre Congrégation, des membres des familles de nos propres Sœurs, des voisins, des personnes âgées de la Maison de Retraite de Quillan (« La Coustete »). A certains d’entre eux nous leur rendions visite régulièrement et nous leur portions la communion…

Notre prière devient alors une supplication dans la confiance et l’insistance… Mais nous est-il possible de faire plus ? Rapidement nous nous référons à l’histoire de notre Congrégation. Face à l’épidémie  du typhus qui disséminait les villages de la montagne, spécialement celui de Comus, plein de compassion, profondément  touché par les paroles de l’évêque de Carcassonne, à ce sujet, l’abbé Louis Ormières se propose immédiatement et sans aucune condition pour aller les aider – été 1838 -. Quel bel antécédent pour se préparer à la fondation de la petite école, le 3 décembre 1839 !

En 1854 le choléra se répand également avec force sur les gens des villages, proches de Quillan. Aussitôt 25 Sœurs de La Congrégation et quelques novices se donnent au service de tant de  malades pour les accompagner, les soulager  et consoler ceux qui sont angoissés, non protégés et pauvres de tout. Plusieurs de ces villages nous sont bien connus car, aujourd’hui,  en équipe missionnaire itinérante nous leur rendons  régulièrement une visite. Notre pays est si déchristianisé…, d’une manière très particulière dans certains secteurs. [Caducée, Premiers soins, Médical, Médecine, Médical]  

St-MartinLys, Roquefort, Artigues, Bonillas, Coudon, Niort,  Espezel, Puy_ Laurent, Montfort etc… Voilà les villages parmi les plus touchés.  Cfr. : “Vie et œuvres du Père Ormières” par le Chanoine Henry Calhiat

Il en a été de même lors de la guerre de 1870 – 1871, de la France avec la Prusse. Plusieurs Sœurs se sont rendues disponibles auprès des soldats blessés. D’autres se sont occupés des enfants orphelins et abandonnés. Et en 1885, elles ont pris soin, également des blessés, par la guerre « carliste », en Andalousie, au sud de l’Espagne.

La mission de l’Ange est toujours d’actualité dans des situations spéciales d’hier et d’aujourd’hui.

Sur ce, la Communauté se questionne : « « Nous prions, mais que devrions-nous faire de plus » ? Nous devons éviter de sortir. Seulement pour ce qui nous est vraiment nécessaire en prenant les bonnes précautions.

Nous partageons tout simplement notre manière de vivre ce temps d’épreuve pour tous…

Notre accompagnement se fait à travers le téléphone. Nous maintenons le contact avec les personnes qui en ont le plus besoin et qui vivent seules. Avant, nous leur rendions visite, soit à Quillan ou dans les alentours. Aux personnes de la Maison de Retraite, nous leur envoyons des messages par écrit. C’est pour eux un appui, un encouragement.

Au jour le jour, nous écoutons attentivement la diversité des informations et lisons le journal. Le régional nous ouvre à l’universel. Ceci est pour nous source de réflexions personnelles et communautaires.

Si les portes des maisons se sont fermées, les fenêtres s’ouvrent en grand, et  le « Comment ça va ?... » éclate de part et d’autre… Quotidiennement nous prenons des nouvelles des enfants du Foyer de l’Ange Gardien.

Notre intérêt pour nos Sœurs de la Congrégation, en particulier les Communautés de nos Sœurs Aînées est grand. Bien sûr, notre fraternité a toute une dimension universelle, celle de quatre continents, soit 14 pays.

Nous avons continué à nous nourrir fidèlement de la vie ecclésiale grâce à KTO : célébration eucharistique, dans son studio, et chapelet à Lourdes.

L’une de nos Sœurs a fait valoir ses dons artistiques. Cela nous a permis de fixer des petites tentures à la porte de l’église et dans l’une de nos fenêtres, en accord avec les temps liturgiques : dimanche des Ramos, Pâques… Le soir du Jeudi  Saint, une lumière brillait sur notre façade…

Une seule Sœur de la Communauté a été admise à participer au service du « Resto du Cœur » car les besoins des pauvres étaient grands. Chacun des collaborateurs devait prendre ses précautions pour bien se protéger et protéger les autres personnes.

Durant ce temps, marqué par une telle épreuve, chaque jour, en union avec l’Église diocésaine de Carcassonne-Narbonne, nous faisons monter vers le ciel la prière envoyée par notre évêque, Monseigneur Alain Planet : « Prière en temps d’épidémie. » Le Bienheureux Louis Ormières y est cité comme étant l’un des protecteurs de cette région.

Nous voulons terminer  ce tout simple partage par cette citation de notre Fondatrice, Mère Saint Pascal : « Si nous faisons ce que nous pouvons, laissons à la Providence le soin de faire ce qui nous manque. » Car Dieu agit en nous et par nous.

                                                                            Les Sœurs de la Communauté  de Quillan

Mots-clés associés :