Message du nouvel an de l'Évêque du diocèse de Fada N'Gourma — Diocèse de Carcassonne & Narbonne

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Message du nouvel an de l'Évêque du diocèse de Fada N'Gourma

Comité de Jumelage du diocèse de Carcassonne & Narbonne et le diocèse de Fada N'Gourma.

L'année 2021 qui s'achève a été très difficile pour notre pays et pour tous les Burkinabè de l'intérieur comme de l'extérieur ; elle a même été dramatique pour beaucoup. Au moment de vous présenter mes vœux, ma pensée va d'abord vers les personnes décédées (les Forces de Défense et de Sécurité FDS, les Volontaires pour la Défense de la Patrie VDP et tous les civils) et leurs proches, et vers tous ceux qui sont sur les différents terrains de combat, combat sécuritaire, combat sanitaire et combat pour le renforcement de la résilience au niveau des individus et des communautés. Nous ne les remercierons jamais assez.

Que sera l'année 2022 ? Nul ne peut vraiment le savoir sinon Dieu seul; beaucoup l'appréhendent non seulement sur le plan sécuritaire et sanitaire, mais aussi sur le plan économique et social. Les Organisations Non Gouvernementale (ONG), les associations caritatives et humanitaires nous alertent sur l'aggravation de la précarité et de la pauvreté. Il y a aussi cet enclavement quasi complet de notre région causé par le délabrement de pratiquement toutes nos routes.

La vie des communautés chrétiennes a également été fortement perturbée par la crise sécuritaire et ses conséquences dans notre diocèse coïncidant avec les limites de la Région de l'Est. Plusieurs de nos rencontres ont dû être reportées voire annulées. Et depuis 2019, nous attendons toujours dans la prière et l'espérance le retour de l'abbé Joël YOUGBARE ainsi que nos nombreux frères et sœurs enlevés.

Nonobstant toutes ces situations, on ne peut plus inquiétantes, les populations sont restées résilientes, elles ont organisé des marches, elles ont fait entendre leurs voix aux autorités; les nombreux déplacés sont toujours accueillis, la solidarité est toujours manifeste. Au niveau des agents pastoraux et des chrétiens, on a vu aussi beaucoup d'initiatives pour maintenir les liens, soutenir la prière, vivre la solidarité.

Le souhait pour cette année nouvelle serait de voir se développer cet effort de résilience et de solidarité. Aucune lutte, aucun combat ne peut se gagner si nous allons en rangs dispersés. On n'engage pas un combat quand on n'est pas sûr de le gagner. Si nous avons engagé le combat de l'unité, de la réconciliation, du dialogue, de la cohésion sociale, de la paix, c'est parce que nous sommes sûrs de l'emporter.

Le pape François pour la journée mondiale de la paix, ce 1 Janvier 2022, dit ceci

dans son message: << je lance un appel pour que nous marchions ensemble dans ces trois voies: le dialogue entre les générations, l'éducation et le travail, avec courage et créativité. » Soyons des hommes et des femmes de dialogue, prenons à bras le corps l'instruction et la formation des enfants et des jeunes, n'attendons pas que d'autres nous donnent du travail, inventons, créons notre propre travail. Soyons des hommes et des femmes d'espérance.

Espérant contre toute espérance, la main dans la main, quelle que soit notre religion ou notre ethnie, nous gagnerons cette paix parce que Dieu veut nous la donner; nous gagnerons cette paix parce que nous rassemblerons les conditions nécessaires pour la recevoir de Dieu; à savoir, le refus et le combat de toute discrimination, toute stigmatisation et tout repli identitaire. Le Burkina Faso est notre pays, nous n'en avons pas d'autre, nous avons besoin de lui et il a besoin de chacun de nous. Faisons vivre ce pays et il nous fera vivre ; garantissons son intégrité, pour garantir notre liberté, notre bien-être, notre développement. Bonne année 2022. Qu'elle soit pour chacun et pour tous, une année de santé, de paix et de prospérité. Dieu vous bénisse!

 

+Pierre Claver Yenpaabu MALGO

Evêque de Fada N'Gourma